Günter Hoffmann expose à l'espace Dock Sud de Sète du 12 au 18 mai 2009.

Le vernissage a lieu le mardi 12 mai à 18 heures.

Gûnter expose aussi à Rome jusqu'au 30 avril : voir ci-dessous

Lire aussi ci-dessous un article sur les photos de Günter

 

 

 

La galerie Dock Sud à Sète met à l´honneur un artiste par semaine

Dock Sud est à la fois un espace culturel ( Galerie d´Art, réunions littéraires ...), un espace professionnel ( conférence de Presse, congrés...) ainsi et surtout qu´un espace de vie convivial (dégustation de vin, soirées privées... ). Le tout dans le cadre vivant d´un port de Méditerranée en premiére ligne face aux bateaux de pêche. Authentisme et exotisme garantis !

Un espace dédié à l´intérieur de la galerie, présente un artiste par semaine.

dock
Michel Comps du 10 au 16 mars
Franceli du 17 au 23 mars
Cecilia Mak du 24 au 30 mars
Claude Routier du 31 mars au 6 avril
Gilbert Lassale du 7 au 13 avril
Ania Sobierajski du 14 au 20 avril
Hans-martin Maier du 21 au 27 avril
Martin Bez du 28 avril au 4 mai
Jean de Blanchard du 5 au 11 mai
Günter Hoffman du 12 au 18 mai

Vernissage tous les mardis à 18h

Dock Sud - 2 quai de l´Aspirant Herber - 34200 Sète
tel: 33(0)4 67 74007
fax : 33(0)4 67 511777
contact@dock-sud.com
http://dock-sud.com/
http://dock-sud.com/space.htm



Günter expose à Rome jusqu'au 30 avril





Article sur les photographies de Günther Hoffmann



Images de la ville par Dr. Cédric Janowicz



L'auteur : Dr. Cédric Janowicz, né en 1972, travaille comme collaborateur scientifique à l'Institut de Recherche sociale-écologique (ISOE) de Francfort/Main. Ses thèmes de prédilection embrassent la théorie urbaine internationale et la sociologie architecturale.

"Les photographies de Günter Hoffmann saisissent de façon manifeste des scènes urbaines  - scènes urbaines, lesquelles paraissent familières pour ainsi dire à chacun d'entre nous habitants de grandes villes. La ville comme mode typique de concentration de constructions environnementales, de courants de matériaux et de matières, de circulation et d'êtres humains, est, d'un point de vue historique, un phénomène relativement récent. Considère-t-on l'apparition des premières cités au Proche-Orient il y a env. 7000 ans, il n'en est pas moins vrai que la ville en tant que type d'installation dominant ne s'est imposée que vers 2006  - cette année-là, un seuil invisible mais dont la portée ne pouvait être à peine surestimée, fut franchi, car pour la première fois dans
l'histoire de l'humanité, il y a plus d'hommes qui vivent dans les villes que dans les campagnes. De ce fait, l'histoire de l'urbanisation semble achevée, car il n'y en a plus d'autre.

Les villes sont des espaces fluctuants, d'essence fluide et volatile.
Dans ses photographies, Günter Hoffmann semble ainsi capter iconographiquement
certains des sujets traditionnels de l'étude sociologique des villes. La sociologie est elle-même un produit de la ville  - un enfant de l'union de l'industrialisation, de l'urbanisation et de l'individualisation qui s'installe; elle est cette science qui absorbe avidement se différencier et se séculariser, dans le but de
reconnaître en lui les lois du social. Cette réflexion sur la ville qui s'engage en Europe occidentale principalement
au cours de l'industrialisation au 19ème siècle accuse dès le début un clivage qui lui est propre.
D'une part, on trouve jusqu'à nos jours un contenu du concept d'urbanité riche en qualités positives et souhaitables, si bien que celui-ci comporte un élément émancipatoire. La ville apparaît ainsi comme le réservoir d'un mode de vie particulier qui différencie nettement le « citadin » du « villageois » : on qualifie d'urbain un genre de comportement raffiné, intellectualisé et distancé, le fait de séparer la vie publique de la vie privée, le travail du temps libre. L'urbanité est interprétée comme l'accomplissement d'un mode de vie cultivé et civilisé de l'homme moderne, elle évoque des images d'une bonne et belle vie.

Mais d'autre part, ce concept d'urbanité au fond positif côtoie depuis toujours une autre interprétation de la ville fondée sur la critique de civilisation qui, déjà aux temps de la Babylone Antique, jouissait du statut de
« putain ». C'est au plus tard avec la révolution urbaine du début du 19ème siècle en Europe que la critique sociale à l'encontre des métropoles adopta des caractéristiques massives englobant des mots d'ordre comme croissance illimitée, densité excessive, corruption morale et vices, faim et misère matérielle, classes inférieures politiquement en danger, populace en révolte etc. De ce point de vue, les villes n'apparaissent plus comme des lieux privilégiés et cosmopolites, mais comme des lieux de marginalisation et de déracinement.
La discussion sur la pollution laisse supposer qu'aujourd'hui, l'air de la ville ne favorise pas la liberté mais plutôt des troubles respiratoires. Les moyens de transport souterrains avec leurs promesses de mobilité représentent en quasi exclusivité la vie dans une métropole moderne.
L'architecture de stations de métro contemporaines est peut-être l'un des témoignages les plus importants de la « mythologie » latente des sociétés (occidentales) modernes  - l'idée qu'il n'y a pas de limites imposables aux possibilités techniques et scientifiques, et qu'à l'avenir, on pourrait repousser ces limites à l'infini, sans craindre un jour, de quelque façon que ce soit, l'éventualité d'un ralentissement du progrès des sociétés modernes  - dans ce sens, les photographies avec leurs stations de métro remarquables saisissent le « substrat matériel » (Emile Durkheim) de ce crédo des possibilités
moderne. Sur certaines photos, les stations apparaissent telles des cathédrales sécularisées
des temps modernes qui contraignent l'homme dans son extrême petitesse à l'humilité et à l'étonnement face à l'architecture d'une froideur impressionnante aux aspects futuristes. On peut ainsi, à partir de l'architecture d'une société, reconnaître sa structure, ses mécanismes de socialisation : il s'agit donc, au double sens, d' »architecture » de la société.
D'une perspective sociologique, on peut tenter d'analyser la société moderne actuelle en regard du « visage » d'une ville.
Si on prend ces réflexions comme prémisses d'une observation sociologique des images, il semble que ce soit surtout les thèmes précités de la critique moderne de la grande ville qui s'y miroitent. Georg Simmel par exemple a vu dans l'extraordinaire variété d'expériences vécues de la grande ville moderne la difficulté centrale de ne pas sombrer dans la folie provoquée par le flux d'attraits de la vie urbaine  - et que n'en offrent-elles, les photographies de stations de métro, avec le flux de leurs multiples formes, couleurs et matériaux utilisés ! Pour Simmel, les notions de fragmentaire et de labyrinthique, selon lesquelles le réseau métropolitain semble se trouver directement en paradigme, deviennent les insignes de la métropole moderne. L'apparition d'étrangeté réciproque qui en résulte, les efforts de distanciation des individus, tout ceci se trouve reproduit véritablement en perspective spatiale sur les photographies.
Cette expérience d'étrangeté chez Emile Durkheim p.ex. menaçait de dépasser de loin une possible inondation d'attraits ; la vie urbaine recélait pour lui de façon
immédiate des dangers de désordre comme la ségrégation, l'exclusion et l'isolement qui rendent l'individu malade.
Les oeuvres de Günter Hoffmann ont quelque chose d'ethnographique en soi, pour peu que le travail de l'ethnographe ne se réduise pas seulement à rendre accessibles des mondes inconnus aux non initiés, mais aussi à distancier le connu. Le connu et l'inconnu sont réunis
tous les deux dans les photographies  - et là sera peut-être la motivation, pour l'un ou l'autre observateur, pendant ou après, de se rapprocher plus fortement de « sa » ville en la regardant comme une terra incognita.
Car ils ne sont pas rares, les chercheuses et les chercheurs en matière de ville qui soutiennent la position que nous ne pouvons pas savoir ce que sont les villes  - mais que nous pouvons le découvrir."


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